La quête des origines photosphériques des structures à grande et à petite échelle dans les vents des étoiles chaudes et très lumineuses
Tahina Ramiaramanantsoa
Université de Montréal


Il est maintenant bien établi que les vents des étoiles chaudes et très lumineuses de type spectral O présentent à la fois des inhomogénéités à petite échelle (les "clumps") et dans la plupart des cas des structures à plus grande échelle en corotation avec la surface stellaire. Cependant, jusqu'ici d'un point de vue observationnel il y a très peu de contraintes concernant les sources de ces deux types de structures. Le laboratoire idéal pour effectuer ce genre de diagnostic est la supergéante de type O précoce Zeta Puppis (O4I(n)fp; V=2.26): étant l'étoile O la plus brillante et la plus chaude visible à l'oeil nu sur la voûte céleste, elle a fait l'objet de nombreuses études observationnelles à travers presque tous les domaines du spectre électromagnétique, si bien qu'elle est devenue au fil du temps l'archétype des étoiles O de masses 20-100 Mo et la référence en matière de vents stellaires des étoiles massives. Sur ce, nous avons mené une campagne d'observations sans précédent dans le visible sur Zeta Pup: en parallèle avec ~5.5 mois de photométrie à haute précision à partir de l'espace avec les nanosatellites BRITE qui sondent les variations au niveau de la photosphère de l'étoile, nous avons suivi à partir du sol, moyennant une campagne spectroscopique multisite (8 sites Pro-Am, N=1054 spectres, R>~10000, S/N~300-750), les variations de sa raie d'émission HeII 4686 formée proche de la base du vent stellaire. Nous détectons alors pour la première fois dans une étoile O: [1] le lien entre les structures à grande échelle dans le vent stellaire et leurs sources photosphériques (des taches claires), et [2] un signal photosphérique de nature stochastique intrinsèque à l'étoile, s'avérant être à l'origine des clumps dans le vent stellaire. Je discuterai de ces résultats qui nous ouvrent une nouvelle vision sur notre compréhension des étoiles O à vents forts, notamment leurs comportements à l'interface photosphère-vent stellaire, là où le vrai moteur du vent domine.

Date: Jeudi, le 23 février 2017
Heure: 11:30
Lieu: Université de Montréal
  Pavillon Roger-Gaudry, Local D-460
Contact: Anthony Moffat