Le chercheur du CRAQ Martin Aubé et ses étudiants lancent un ballon dans la stratosphère pour mieux comprendre la pollution lumineuse.
Martin Aubé, enseignant de physique au Cégep de Sherbrooke et chercheur du Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ), et quatre de ses étudiantes et étudiants ont procédé au lancement d’un ballon stratosphérique à Timmins, en Ontario, afin de récolter les données nécessaires à leurs recherches sur la pollution lumineuse et son impact sur la santé. L’expérience s’inscrit dans le programme de ballons stratosphériques, piloté par les agences spatiales canadienne (ASC) et française (CNES).
L’équipe HABLAN avant le décollage. De gauche à droite : Zoltan Kollath, Mikael Labrecque, Vincent Jordan, Martin Aubé, Laurent Lemay, Simon Trudeau et Martin Laflamme de l’agence spatiale canadienne.
L’expérience HABLAN pour High Altitude Balloon Light At Night experiment, développée en collaboration avec le professeur Zoltan Kollath de Eötvös Loránd University (ELTE) en Hongrie, vise à effectuer la télédétection de la lumière artificielle à partir du ciel grâce à un ballon stratosphérique. Le ballon mesure 200 m de haut et 50 m de large. Il transporte une nacelle munie de deux caméras numériques DSLR jusqu’à une altitude de 36 km au-dessus du sol. L’objectif est de déterminer, à partir d’images multiples, les propriétés optiques des appareils d’éclairage responsables de la pollution lumineuse. Ce type de données est très utiles pour alimenter des modèles de transfert radiatif de pollution lumineuse tels que le modèle « Illumina » créé par le groupe de recherche sur la pollution lumineuse du Cégep de Sherbrooke.
Les données recueillies sont essentielles pour déterminer le niveau de lumière artificielle qui entre dans les habitations, et éventuellement, pour évaluer son impact sur la santé des gens, et plus spécifiquement, son rôle dans la prolifération des cas de cancer de la prostate.
À propos du système HABLAN
Le système HABLAN consiste en deux caméras DSLR. L’une est équipée d’un objectif de 50 mm, assurant la collecte d’images à haute résolution spatiale (6 m/pixel). Les données, telles que la radiance multispectrale des points lumineux et la reconnaissance du type spectral, la couverture au sol et les propriétés des obstacles sont dérivées de cette caméra.
La seconde caméra est équipée d’un objectif à très grand angle de type « fisheye » de 8 mm, de sorte que la fonction angulaire des luminaires soit échantillonnée à près de 90 degrés du zénith.
À proximité de la zone de vol, des données au sol sont aussi acquises. Par exemple, le capteur multi-angulaire et multispectral LANcube a été utilisé en mode « roadrunner » pour cartographier la lumière nocturne dans la région survolée. La luminosité du ciel a également été échantillonnée avec une caméra « fisheye ». Les données mesurées au sol servent à valider la précision de la méthode de télédétection depuis l’espace.
Survol de Timmins, Ontario.
Contact :
Martin Aubé
CÉGEP de Sherbrooke
Téléphone : (819) 564-6350 x6232
aubema@gmail.com
Source :
Robert Lamontagne
Responsable des relations avec les médias
Centre de recherche en astrophysique du Québec
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