Deux chercheuses du CRAQ contribuent à la découverte d’une onde géante parcourant l’amas de galaxies de Persée

20170502aEn combinant des données du télescope Chandra X-Ray Observatory, de la NASA, avec des observations dans le domaine des ondes radio ainsi que des simulations numériques, une équipe internationale de chercheurs a découvert une vaste vague de gaz chaud traversant l’amas de galaxies de Persée. D’une taille de près de 200 000 années-lumière, la vague est environ deux fois plus grande que notre propre galaxie, la Voie lactée.

Les chercheurs estiment que la vague a été formée il y a des milliards d’années, après qu’un petit groupe de galaxies eut frôlé l’amas de Persée et provoqué le mouvement oscillatoire d’une grande quantité de gaz intergalactique dans un énorme volume d’espace.
« La proximité de l’amas de Persée, l’un des plus importants amas massif proche de notre galaxie et le plus brillant dans le domaine des rayons X, permet au télescope Chandra d’observer des détails inégalés », a déclaré le chercheur principal Stephen Walker du Goddard Space Flight Center de la NASA, à Greenbelt dans le Maryland. « La vague que nous avons identifiée est associée au passage d’un petit groupe de galaxies et démontre que le processus de fusion qui a produit ces structures géantes est toujours en cours ».

Les amas de galaxies sont les plus grandes structures liées par la gravité dans l’univers. L’amas de Persée s’étend sur près de 11 millions d’années-lumière et est situé à une distance d’environ 240 millions d’années-lumière, dans la direction de la constellation du même nom. Comme tous les amas de galaxies, la majeure partie de sa masse lumineuse est sous la forme d’un gaz chaud diffus et omniprésent, dont la température moyenne est de quelques dizaines de millions de degrés, si chaud qu’il ne brille que dans le domaine des rayons X.
Les observations de Chandra ont révélé une variété de structures dans ce gaz, allant de vastes bulles gonflées par le trou noir supermassif au cœur de la galaxie centrale de l’amas, NGC 1275, jusqu’à une énigmatique structure de forme concave, connue sous le nom de « baie », qui n’a pu se former à partir de bulles propulsées par le trou noir.

Les observations dans le domaine radio obtenues par deux chercheuses de l’Université de Montréal et du Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ), la professeure Julie Hlavacek-Larrondo et l’étudiante aux cycles supérieurs Marie-Lou Gendron Marsolais, ne montrent aucune émission en provenance de la baie, contrairement à ce que les scientifiques s’attendraient pour les caractéristiques associées à l’activité des trous noirs. En outre, les modèles classiques d’écoulement de gaz produisent généralement des structures arquées dans la direction opposée. « Les observations dans le domaine radio se sont avérées cruciales dans l’interprétation des données obtenues par Chandra » explique la professeure Hlavacek-Larrondo.

L’article scientifique décrivant les résultats apparaîtra dans le numéro de juin 2017 de la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, disponible en ligne.

Vidéo : https://svs.gsfc.nasa.gov/12587

Source et renseignements :

Professeure Julie Hlavacek-Larrondo
Centre de recherche en astrophysique du Québec
Université de Montréal
juliehl@astro.umontreal.ca

Robert Lamontagne
Responsable des relations avec les médias
Centre de recherche en astrophysique du Québec
Université de Montréal
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