Découverte inattendue d'exoplanètes dans un environnement extrême
Gilles Fontaine
Université de Montréal


A partir d'observations photométriques obtenues avec le satellite Kepler, nous avons fait la découverte probable d'au moins deux planètes orbitant très près d'une étoile évoluée, une sous-naine chaude, qui est déjà passée par la phase géante rouge. Nous avons ciblé cette étoile car nous savions qu'elle est pulsante - sur la base d'observations préalables obtenues également avec Kepler - et nous l'avions déjà caractérisée via la méthode astérosismologique. Nous avons détecté plus de 200 modes de pulsation dans cette étoile, mais deux variations périodiques supplémentaires beaucoup plus lentes (de 5.76 h et 8.23 h) portent plutôt la signature de la présence de planètes ayant survécu la phase géante rouge. Nous avons pu déterminer les propriétés globales de ces planètes uniquement parce que nous avions développé un modèle sismique réaliste pour l'étoile-hôte. Nos estimés les plus probables suggèrent des planètes détentrices de plusieurs "records" du point de vue période orbitale, rayon orbital, température de surface, dimension et masse. De manière encore plus intéressante, l'existence de ces corps démontrent que certaines planètes -- du moins leurs coeurs métalliques -- peuvent survivre la phase d'immersion géante rouge. Cette phase de gigantisme est le destin futur de notre propre Soleil qui "bouffera", dans environ 5 milliards d'années, Mercure, Venus et la Terre. Les résultats de nos travaux ont été récemment publiés dans le numéro du 22 décembre 2011 de la revue Nature sous le titre: "A compact system of small planets around a former red-giant star" par S. Charpinet et al.

Date: Mardi, le 21 février 2012
Heure: 15:30
Lieu: Université Laval
  Pavillon Alexandre-Vachon, local 2860