La spectro-imagerie par transformée de Fourier en astrophysique
Laurent Drissen
Université Laval


Contrairement à la plupart des autres scientifiques, l'astronome n'a pas directement accès aux objets de ses recherches. En effet, à quelques exceptions près (vent et neutrinos solaires, échantillons lunaires, météorites et quelques rayons cosmiques), toute l'information en provenance de l'Univers nous est transmise par la lumière. Celle-ci, par sa capacité à interagir avec la matière, garde une empreinte indélébile du milieu qui la vu naître ou avec lequel elle a eu une interaction. Un des plus grands défis de l'astronome consiste donc à extraire, par des moyens plus ingénieux les uns que les autres, le maximum d'information des photons ayant traversé l'espace pendant des milliers, voire des milliards dannées. La spectroscopie par transformée de Fourier est une technique vieille comme le monde, ou presque, qui n'a cependant pas été exploitée à son plein potentiel en astronomie avant le début du 21e siècle, principalement pour des raisons technologiques et informatiques. Notre groupe a développé, en collaboration avec ABB-Bomem, un spectromètre imageur à transformée de Fourier, SpIOMM, qui permet d'obtenir simultanément plus d'un million de spectres de sources étendues. Après avoir décrit le concept de spectroscopie par transformée de Fourier, je présenterai certains résultats de nos recherches à l'Observatoire du Mont-Mégantic sur une variété d'objets: nébuleuses planétaires, restes de supernovae, régions HII et galaxies spirales. Finalement, je glisserai un mot sur SITELLE, un instrument semblable à SpIOMM, qui sera installé au télescope Canada-France-Hawaii en décembre 2012.

Date: Vendredi, le 5 novembre 2010
Heure: 15:45
Lieu: Université Laval
  Pavillon Alexandre-Vachon, local 1661
Contact: Laurent Drissen